RECOMMANDATIONS SANITAIRES
POUR LES VOYAGEURS 2003
(à l’attention des professionnels de
santé)
Ces recommandations ont été
élaborées par le comité des maladies
liées aux voyages et des maladies d’importation,
et approuvées par le Conseil supérieur
d’hygiène publique de France lors de la
séance 16 mai 2003. Elles tiennent compte des
données du Centre national de
référence de
l’épidémiologie du paludisme
d’importation et autochtone (CNREPIA) et du Centre national
de référence de la chimiosensibilité
du paludisme (CNRCP). Ce texte reprend pour l'essentiel les
recommandations de l'année 2002.
Quelques modifications sont intervenues en conformité avec
les évolutions thérapeutiques
(médicaments antipaludiques). Des recommandations
supplémentaires concernent le voyageur
âgé, ainsi que la vaccination contre
l'hépatite A particulièrement utile chez l'enfant
voyageur.
Syndrome respiratoire aigu
sévère (SRAS)
En novembre 2002, une pneumonie atypique ou SRAS (Syndrome respiratoire
aigu sévère) s'est
développée à partir de Chine du Sud et
s'est étendue par la suite à d'autres
régions. Les recommandations aux voyageurs relatives au SRAS
étant susceptibles d'être
régulièrement modifiées en fonction de
l'évolution des connaissances, il est conseillé
de consulter un des sites suivants :
www.who.int • www.invs.sante.fr • www.sante.gouv.fr
1 - VACCINATIONS [haut de page]
Deux critères interviennent dans
l’établissement d’un programme de
vaccinations destiné à un voyageur.
Le premier de ces critères est l’obligation
administrative qui correspond plus à la protection du pays
contre un risque infectieux venant de l’extérieur
qu’aux risques encourus par le voyageur.
Les risques réels encourus par le voyageur constituent,
quant à eux, le second critère et varient en
fonction de plusieurs paramètres :
- la situation sanitaire du pays visité ;
- les conditions et la durée du séjour ;
- les caractéristiques propres du voyageur, en particulier
l’âge et aussi le statut vaccinal
antérieur.
Ces éléments permettent
d’établir un programme vaccinal adapté,
à partir de la gamme de vaccins disponibles.
1.1 - POUR TOUS ET QUELLE QUE SOIT LA
DESTINATION
Adultes
Mise à jour des vaccinations contre le tétanos,
la poliomyélite et la diphtérie, de
préférence avec la dose réduite de la
valence diphtérie.
Enfants
Mise à jour des vaccinations incluses dans le calendrier
vaccinal français, mais plus précocement pour :
- la vaccination contre la rougeole (à partir de 9 mois,
suivie d’une revaccination six mois plus tard en association
avec les oreillons et la rubéole) ;
- la vaccination contre l’hépatite B
(dès la naissance si le risque est
élevé) ;
- le BCG, dès la naissance.
1.2 - EN FONCTION DE LA SITUATION
ÉPIDÉMIOLOGIQUE DE LA ZONE VISITÉE
Fièvre jaune
Indispensable pour tout séjour dans une zone intertropicale
d’Afrique ou d’Amérique du Sud,
même en l’absence d’obligation
administrative (voir carte).
Exigible à partir de l’âge d’1
an, possible dès 6 mois.
Déconseillée pendant toute la durée de
la grossesse excepté si le séjour ou le voyage en
zone d’endémie ne peuvent être
reportés ; dans ce cas, la vaccination est
nécessaire en raison de la létalité
élevée de la maladie.
Vaccin réservé aux centres
agréés de vaccination.
Une injection au moins 10 jours avant le départ,
validité : 10 ans.
Encéphalite japonaise
Séjour prolongé en zone rurale en Asie du Sud (y
compris l’Inde et le Népal) et en Asie de
l’Est.
Vaccin disponible dans les centres agréés de
vaccination (Autorisation temporaire d’utilisation
nominative).
Trois injections à J0, J7, J21 (la dernière au
moins 10 jours avant le départ ; rappel deux ans plus tard).
Possible chez l’enfant à partir de
l’âge d’1 an (entre 1 et 3 ans :
demi-dose).
Encéphalite à
tiques
Séjour en zone rurale (ou randonnée en
forêt) en Europe centrale, orientale et du Nord, au printemps
ou en été.
Trois injections : les deux premières à un mois
d’intervalle, la troisième neuf à 12
mois après la première ; rappels tous les trois
ans.
Possible chez l’enfant à partir de 3 ans ;
jusqu’à 16 ans : demi-dose lors de la
première injection.
Méningite à
méningocoques
Trois vaccins contre les méningocoques sont actuellement
disponibles en France :
- le vaccin conjugué contre le méningocoque de
sérogroupe C ;
- le vaccin contre les méningocoques des
sérogroupes A et C ;
- le vaccin tétravalent contre les méningocoques
des sérogroupes A, C, Y, W 135 réservé
pour le moment aux centres agréés de vaccination
en raison d’une disponibilité limitée.
La vaccination par le vaccin tétravalent est obligatoire
pour les personnes se rendant au pèlerinage de la Mecque
(Hadj ou Umrah) ; elle doit dater de plus de 10 jours et de moins de
trois ans.
La vaccination contre le méningocoque est
recommandée (avis du Conseil supérieur
d’hygiène publique de France du 14 septembre 2001
relatif à la vaccination contre les méningocoques
du sérogroupe A, C, Y, W135) :
- aux enfants de plus de 2 ans (changement d’AMM en 2003) et
aux jeunes adultes se rendant dans une zone où
sévit une épidémie ;
- aux personnes quel que soit leur âge, se rendant dans cette
zone pour y exercer une activité dans le secteur de la
santé ou auprès des
réfugiés ;
- aux personnes se rendant dans une zone d’endémie
(ceinture de la méningite en Afrique) au moment de la saison
de transmission dans des conditions de contact étroit et
prolongé avec la population locale.
Le vaccin tétravalent doit être
réservé aux voyageurs exposés se
rendant dans une zone où le risque de méningite
à méningocoque W 135 est
avéré.
L'actualité des épidémies de
méningites à méningocoque est
consultable sur le site Internet de l'OMS à l'adresse
suivante : http://www.who.int/diseaseoutbreaknews/
La vaccination n’est pas recommandée chez les
autres voyageurs, y compris ceux séjournant
brièvement dans une zone
d’épidémie mais ayant peu de contacts
avec la population locale.
1.3 - EN FONCTION DES CONDITIONS ET DE
LA DURÉE DU SÉJOUR
Hépatite A
Pour tout type de séjour dans un pays où
l’hygiène est précaire, et
particulièrement chez les patients infectés
chroniques par le virus de l’hépatite B.
Une injection deux semaines avant le départ, rappel six
à 12 mois plus tard, durée de protection : 10 ans.
Peut être faite à partir de
l’âge d’1 an.
Un examen sérologique préalable (recherche
d’IgG) a un intérêt pour les personnes
ayant des antécédents
d’ictère, ou ayant vécu en zone
d’endémie ou nées avant 1945.
Typhoïde
Séjours prolongés ou dans de mauvaises conditions
dans des pays où l’hygiène est
précaire.
Une injection 15 jours avant le départ, durée de
protection : trois ans.
Enfants : à partir de 2 ans.
Hépatite B
En dehors des recommandations du calendrier vaccinal (enfants,
professions de santé et/ou conduites à risque),
cette vaccination est recommandée pour des
séjours fréquents ou prolongés dans
les pays où l’accès à des
soins de qualité est aléatoire.
Deux injections espacées d’un mois, rappel unique
six mois plus tard.
Rage à titre
préventif
Séjour prolongé ou aventureux et en situation
d’isolement dans un pays à haut risque (surtout en
Asie et notamment en Inde).
Recommandé en particulier chez les jeunes enfants
dès l’âge de la marche.
Trois injections à J0, J7, J 21 ou J28, rappel un an plus
tard ; durée de protection : cinq ans.
La vaccination préventive ne dispense pas d’une
immunothérapie curative qui doit être mise en
oeuvre le plus tôt possible en cas d’exposition
avérée ou suspectée.
Grippe
Mise à jour de la vaccination contre la grippe pour toutes
les personnes faisant l'objet d'une recommandation dans le calendrier
vaccinal français, participant à un voyage en
groupe, notamment en bateau de croisière. Toutefois, la
disponibilité d'un vaccin adapté à la
zone du voyage et à la saison peut poser un
problème.
2 - PALUDISME (tableau
1) [haut de page]
2.1 - DONNÉES
ÉPIDÉMIOLOGIQUES
Le nombre de cas de paludisme d’importation, qui augmentait
régulièrement depuis 1996
parallèlement à l’accroissement des
flux de voyageurs vers les zones d’endémie
(près de 3,45 millions en 2001), a diminué en
2001 selon le CNREPIA qui l’a estimé à
7 370 cas, et poursuit sa décroissance d'environ 10 % en
2002. Les pays de contamination sont majoritairement situés
en Afrique subsaharienne (95 % des cas), ce qui explique que plus de 80
% des cas soient dus à Plasmodium falciparum. En ce qui
concerne les cas importés en France, l’incidence
annuelle approchée pour l'Afrique est de 455 cas pour 100
000 voyageurs ; elle est 15 à 23 fois plus faible
respectivement en Amérique du Sud et en Asie. Le nombre de
décès est toujours de l'ordre de 20 par an. Les
chimiorésistances de P. f a lciparum à la
chloroquine et au proguanil restent stables depuis 1996 pour les
souches d’Afrique analysées par le CNRCP (10
à 17 % en pays de groupe 2) et il n'apparaît pas
d'émergence de la méfloquinorésistance
en Afrique.
On constate toujours que plus de deux tiers des cas importés
en France surviennent chez des sujets originaires d’Afrique
subsaharienne, qui semblent moins bien informés des mesures
prophylactiques nécessaires, ou dissuadés par
leur coût.
Il faut à nouveau insister sur la
nécessité de diffuser largement les
recommandations de prévention auprès de
l’ensemble des populations de voyageurs européens
ou africains.
2.2 - RECOMMANDATIONS
2.2.1 -
Généralités
Il convient d’insister sur la nécessité
de l'observance simultanée d’une protection contre
les piqûres de moustiques et d’une
chimioprophylaxie. Il est dangereux de laisser un voyageur partir sans
prophylaxie dans un contexte (zone et saison) de transmission intense.
L’accent doit également être mis sur la
nécessité d’une chimioprophylaxie pour
tous les Africains résidant en France lorsqu’ils
se déplacent en zone impaludée (en particulier
les enfants qui ont un risque accru d’accès
palustre grave, du fait de la non-immunisation antérieure
contre le Plasmodium).
On s’efforcera de personnaliser les conseils de prophylaxie
en tenant compte de l’intensité de la transmission
du paludisme et de la fréquence des résistances
dans les zones considérées, des conditions du
voyage, des antécédents pathologiques et
d’intolérance aux antipaludiques (ainsi que des
interactions possibles des antipaludiques avec d’autres
médicaments) et d’une grossesse ou de son
éventualité (notamment en raison de la
gravité du paludisme chez la femme enceinte).
Aucun moyen préventif n’assure à lui
seul une protection totale et, même si une chimioprophylaxie
adaptée a été bien prise, il est
possible de développer un paludisme, parfois atypique ou
d’apparition tardive. Les symptômes initiaux sont
souvent peu alarmants mais le paludisme peut être mortel si
son traitement est retardé. En cas de fièvre,
nausées, céphalées, myalgies ou
fatigue au cours du séjour ou dans les semaines ou mois qui
suivent le retour, un médecin doit être
consulté sans retard. Il existe un polymorphisme parfois
trompeur de la symptomatologie palustre, la fièvre pouvant
être associée à des troubles digestifs
ou à des douleurs abdominales.
Toute pathologie fébrile au retour des tropiques doit
être considérée a priori comme pouvant
être d’origine palustre et investiguée
comme telle.
Environ 5 % des accès palustres à P. falciparum
sont observés au-delà des 2 mois suivant le
retour. Un échantillon de sang doit être
examiné pour porter le diagnostic. La
précocité du diagnostic et
l’adéquation du traitement sont les facteurs
essentiels de survie en cas de paludisme à P. falciparum.
2.2.2 - Réduire le risque
de piqûres de moustiques
Sans piqûre d’anophèles, pas de
paludisme : la lutte contre les moustiques est donc la
première ligne de défense dans la
prévention du paludisme. Les anophèles piquent
habituellement entre le coucher et le lever du soleil : c’est
pendant cette période que la protection doit être
maximale.
Porter des vêtements longs le soir, dormir dans des
pièces dont les ouvertures (fenêtres, portes) sont
protégées par des grillages - moustiquaires en
bon état, éviter de sortir la nuit,
même un court moment, sans protection anti-moustiques (et a
fortiori de dormir la nuit à la belle étoile sans
moustiquaire), sont des mesures capitales pour réduire
l’exposition aux piqûres mais, malgré
tout, insuffisantes à elles seules, pour la
prévention du paludisme.
Utiliser des insecticides le soir dans les chambres : diffuseur
électrique avec tablette ou flacon de liquide (penser
à l'adaptateur de prises de courant) ou bombe insecticide. A
l’extérieur ou dans une pièce
aérée, on peut utiliser des tortillons
fumigènes. Le fait d’utiliser la climatisation,
qui réduit l’agressivité des moustiques
mais ne les empêche pas de piquer, ne doit pas dispenser
d’utiliser des insecticides.
Dormir sous une moustiquaire imprégnée de
pyréthrinoïdes (deltaméthrine ou
perméthrine). La moustiquaire
imprégnée d’insecticide assure la
meilleure protection contre les piqûres de moustiques
nocturnes. Elle doit être en bon état et
utilisée correctement (soit bordée sous le
matelas, soit touchant le sol). On peut se procurer des moustiquaires
déjà imprégnées en
pharmacie ou les imprégner soi-même avec des kits
d’imprégnation disponibles en pharmacie. La
rémanence du produit est de 6 mois.
Les vêtements ainsi que les toiles de tente peuvent
être imprégnés par
pulvérisation (spray) ou par trempage
(l’insecticide utilisé doit alors être
la perméthrine).
On peut se procurer en pharmacie des flacons vaporisateurs de
perméthrine. La pulvérisation se fait sur les
parties externes des vêtements.
Utiliser des répulsifs (insectifuges ou repellents) sur les
parties découvertes du corps. Ceux qui contiennent de
l’éthylhexanediol (EHD), du
diéthyltoluamide (DEET), du diméthylphtalate
(DMP) ou du
Nbutyl-N-acétyl-3-éthylaminopropionate (35/35)
ont prouvé leur efficacité.
L’efficacité anti-anophélienne
dépend de la concentration du principe actif contenu dans le
produit commercialisé : DEET entre 35 et 50 %, DMP
à 40 %, EHD entre 30 et 50 %, 35/35 à 20 %. Dans
une même marque de produits, la concentration en principe
actif varie selon la présentation : lotion,
crème, spray ou stick.
L’application du produit doit se faire dès le
coucher du soleil sur toutes les parties découvertes du
corps, visage compris, ainsi que sur les parties pouvant se trouver
découvertes à l’occasion de mouvements.
La durée de la protection varie de 2 à 5 heures :
elle dépend de la concentration du produit et de la
température extérieure. Les produits seront
renouvelés plus fréquemment en fonction de la
transpiration ou des bains et des douches.
Ces produits peuvent être toxiques s’ils sont
ingérés : éviter tout contact avec les
muqueuses buccales ou oculaires. Pour les jeunes enfants, on
préfèrera utiliser un répulsif
à base d’éthylhexanediol à
30 %. La pulvérisation de répulsifs sur les
vêtements est possible mais de courte efficacité
(2 heures) car les produits sont volatils et photolabiles.
Les répulsifs cutanés sont
contre-indiqués pour les femmes enceintes.
2.2.3 - Prendre une chimioprophylaxie
Plasmodium falciparum (Afrique surtout, Amérique et Asie
forestières) expose à un risque
d’évolution fatale. Il est dangereux de partir en
zone de transmission intense de cette espèce, par exemple en
Afrique subsaharienne, sans une prise régulière
d'une chimioprophylaxie, en particulier pour les enfants et les femmes
enceintes qui ont un risque accru d’accès grave.
De plus, les résistances de cette espèce
à certains antipaludiques sont fréquentes
(tableau 1).
Plasmodium vivax (Asie, Amérique et Afrique de
l’Est) donne des accès palustres
d’évolution en général
bénigne. Sa chimioprévention est donc
facultative. La chimioprophylaxie prévient
généralement l’accès
primaire de Plasmodium vivax et de Plasmodium ovale (Afrique) mais
n’empêche pas les rechutes, possibles dans les deux
années qui suivent une infection.
De rares résistances de P. vivax à la chloroquine
ont été signalées dans quelques pays
d’Asie et d’Océanie.
Plasmodium malariae est rarement observé.
L’évolution de l’infection est
bénigne mais l’accès survient parfois
tardivement.
Le choix de la prophylaxie médicamenteuse tient compte des
zones visitées (classées en groupe 1, 2 et 3
selon la fréquence de la résistance à
la chloroquine et au proguanil, le groupe 0 correspondant à
un risque nul de paludisme), de la durée du voyage et aussi
de la personne : l’âge, les
antécédents pathologiques, une
intolérance aux antipaludiques, une possible interaction
médicamenteuse, une grossesse (ou son
éventualité). Quelque soit
l’antipaludique choisi, il est conseillé de
prendre ce médicament au cours d’un repas.
Aucun antipaludique n’étant toujours parfaitement
toléré, il peut être admissible, dans
une zone à très faible transmission et
correctement médicalisée, d’avoir
recours à la seule protection contre les moustiques.
Pour la chloroquine (Nivaquine ® ) ou l’association
chloroquine-proguanil (Nivaquine ® -Paludrine ® ou
Savarine ® ) ou l’association atovaquone proguanil
(Malarone ® ), commencer le traitement la veille ou le jour de
l’arrivée dans la zone à risque. Pour
la méfloquine (Lariam ® ), il est
préférable de commencer au moins 10 jours avant
l’arrivée dans la zone à risque afin
d’apprécier la tolérance. La
chimioprophylaxie antipaludique doit couvrir 4 semaines
après le retour sauf dans le cas d'une
chimioprévention par l’association
atovaquone-proguanil, qui n’est poursuivie que 7 jours
après avoir quitté la zone
d’endémie.
En cas de contre-indication ou d'effet indésirable du Lariam
® , peuvent être proposées l'association
atovaquone-proguanil (Malarone ® ), la doxycycline (Doxypalu
® ) (au-delà de l’âge de 8 ans
et en l'absence de grossesse en cours), ou l'association
chloroquine-proguanil (Nivaquine ® - Paludrine ® ou
Savarine ® ) en dépit de sa moindre
efficacité (il conviendra alors de renforcer les mesures de
protection contre les piqûres de moustiques).
Les médicaments antipaludiques ne peuvent être
délivrés que sur prescription médicale.
La répartition des zones de résistance de
Plasmodium falciparum : la chimiorésistance peut
être appréciée de façon
quantitative par l’étude in vivo ou in vitro, ou
par le génotypage des souches responsables
d’accès, auprès
d’échantillons de populations non immunes vivant
en zone d’endémie ou de voyageurs non
chimioprophylactisés.
2.2.3.1 - Cas
général [haut
de page]
Tableau 1
Liste des pays pour lesquels il est nécessaire de prendre
une chimioprophylaxie antipaludique
Pays |
Situation du
paludisme/chimioprophylaxie (1) |
Pour un séjour de
moins de 7 jours : chimio-prophylaxie facultative (2) |
Afghanistan |
groupe 2 |
pour l'ensemble du pays |
Afrique du Sud |
Nord-Est : groupe 3 - ailleurs
: pas de chimioprophylaxie |
|
Angola |
groupe 3 |
|
Arabie Saoudite |
Ouest : groupe 2 - ailleurs :
pas de chimioprophylaxie |
pour l'ensemble du pays |
Argentine (*) |
Nord : groupe 1 - ailleurs :
pas de chimioprophylaxie |
pour l'ensemble du pays |
Bangladesh |
Sud-Est : groupe 3 - ailleurs :
groupe 2 |
|
Belize (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Bénin |
groupe 3 |
|
Bhoutan |
groupe 2 |
pour l'ensemble du pays |
Bolivie |
Amazonie : groupe 3 - ailleurs
(*) : groupe 1 |
pour l'ensemble du pays sauf
Amazonie |
Botswana |
groupe 3 |
|
Brésil |
Amazonie : groupe 3 - ailleurs
: pas de chimioprophylaxie |
|
Burkina Faso |
groupe 2 |
|
Burundi |
groupe 3 |
|
Cambodge |
groupe 3 |
|
Cameroun |
groupe 3 |
|
Chine |
Nord-Est (*) : groupe 1 -
Yunnan et Hainan : groupe 3 |
pour l'ensemble du pays sauf
Yunnan et Hainan |
Colombie |
Amazonie : groupe 3 - ailleurs
: groupe 2 |
|
Comores |
groupe 3 |
|
Congo |
groupe 3 |
|
Costa Rica (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Côte d'Ivoire |
groupe 2 |
|
Djibouti |
groupe 3 |
|
Equateur |
Ouest : groupe 1 - Est : groupe
3 |
|
Erythrée |
groupe 3 |
|
Ethiopie |
groupe 3 |
|
Gabon |
groupe 3 |
|
Gambie |
groupe 2 |
|
Ghana |
groupe 3 |
|
Guatemala (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Guinée |
groupe 2 |
|
Guinée-Bissau |
groupe 2 |
|
Guinée
équatoriale |
groupe 3 |
|
Guyana |
groupe 3 |
|
Guyane française |
fleuves : groupe 3 - zone
côtière : pas de chimioprophylaxie |
|
Haïti |
groupe 1 |
|
Honduras (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Inde |
groupe 2 |
|
Indonésie |
Bali : pas de chimioprophylaxie
- Indonésie Irian Jaya : groupe 3 - ailleurs : groupe 2 |
|
Iran |
Sud-Est : groupe 2 - ailleurs*
: groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Iraq (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Kenya |
groupe 3 |
|
Laos |
groupe 3 |
|
Libéria |
groupe 2 |
|
Madagascar |
groupe 2 |
|
Malaisie |
Sabah, Sarawak : groupe 3 -
ailleurs : groupe 2 |
|
Malawi |
groupe 3 |
|
Mali |
groupe 2 |
|
Mauritanie |
groupe 2 |
|
Mayotte
(collectivité territoriale) |
groupe 3 |
pour l'ensemble du pays |
Mexique (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Mozambique |
groupe 3 |
|
Myanmar (ex-Birmanie) |
groupe 3 |
|
Namibie |
groupe 2 |
|
Népal |
Teraï : groupe 2 |
|
Nicaragua (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Niger |
groupe 2 |
|
Nigéria |
groupe 3 |
|
Ouganda |
groupe 3 |
|
Pakistan |
groupe 2 |
|
Panama (*) |
Ouest : groupe 1 Est : groupe 3 |
pour Panama Ouest |
Papouasie-Nouvelle
Guinée |
groupe 3 |
|
Paraguay |
Est (*) : groupe 1 ailleurs : |
pour l'ensemble du pays |
Pérou |
Amazonie : groupe 3 ailleurs
(*) : groupe 1 |
pour l'ensemble du pays sauf
l'Amazonie |
Philippines |
groupe 2 |
|
République
dominicaine |
groupe 1 |
|
République
centrafricaine |
groupe 3 |
|
République
démocratique du Congo (ex-Zaire) |
groupe 3 |
|
Rwanda |
groupe 3 |
|
El Salvador (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Sao Tomé et Principe |
groupe 3 |
|
Salomon (Iles) |
groupe 2 |
|
Sénégal |
groupe 2 |
|
Sierra Leone |
groupe 2 |
|
Somalie |
groupe 3 |
|
Soudan |
groupe 3 |
|
Sri Lanka (*) |
groupe 2 |
pour l'ensemble du pays |
Surinam |
groupe 3 |
|
Swaziland |
groupe 3 |
|
Tadjikistan (*) |
groupe 1 |
pour l'ensemble du pays |
Tanzanie |
groupe 3 |
|
Tchad |
groupe 2 |
|
Thaîlande |
Centre : pas de
chimioprophylaxie - Sud-Ouest : groupe 2 - frontières avec
le Cambodge, le Laos et le Myanmar : groupe 3 |
pour l'ensemble du pays sauf
les frontières avec le Cambodge, le Laos et le Myanmar |
Timor Oriental |
groupe 3 |
|
Togo |
groupe 3 |
|
Vanuatu |
groupe 2 |
|
Venezuela (Amazonie) |
Amazonie : groupe 3 - ailleurs*
: groupe 1 |
|
Vietnam |
Bande
côtière et deltas : pas de chimioprophylaxie -
ailleurs : groupe 3 |
pour la bande
côtière et les deltas |
Yemen |
groupe 2 |
|
Zambie |
groupe 3 |
|
Zimbabwe |
groupe 3 |
|
(*) essentiellement Plasmodium vivax
(1) groupe 1 : chloroquine ; groupe 2 : chloroquine+proguanuil ou
atovaquone+proguanil ; groupe 3 : méfloquine ou
alovaquone+proguanil ou doxycycline ; cf chapitre 2.2.3.1
(2) Dans ces régions, il est licite de ne pas prendre de
chimioprophylaxie pour un séjour inférieur
à 7 jours, à condition d'être en
mesure, dans les mois qui suivent le retour, de consulter en urgence en
cas de fièvre.
Pays du groupe 0 : zones sans
paludisme, pas de chimioprophylaxie
Afrique : Lesotho, Libye, Ile de la Réunion, Ile Sainte
Hélène, Seychelles, Tunisie.
Amérique : toutes les villes et Antigua et Barbuda, Antilles
néerlandaises, Bahamas, Barbade, Bermudes, Canada, Chili,
Cuba, Dominique, Etats-Unis, Guadeloupe, Grenade, Iles
Caïmans, IIes Malouines, Iles Vierges, Jamaïque,
Martinique, Porto-Rico, Sainte-Lucie, Trinidad et Tobago, Uruguay.
Asie : toutes les villes et Brunei, Georgie, Guam, HongKong,
îles Christmas, îles Cook, Japon, Kazakhstan,
Kirghizistan, Macao, Maldives, Mongolie, Singapour, Taiwan.
Europe : tous les pays (y compris Açores, Canaries, Chypre,
Fédération de Russie, Etats Baltes, Ukraine,
Belarus et Turquie d’Europe).
Proche et Moyen Orient : toutes les villes et Bahreïn,
Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Qatar.
Océanie : toutes les villes et Australie, Fidji,
Hawaï, Mariannes, Marshall, Micronésie,
Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande,
île de Pâques, Polynésie
française, Samoa, Tonga, Tuvalu, Wallis et Futuna, Kiribati,
Cook, Samoa occidentales, Nive, Nauru, Palau.
Cas particulier des zones de
transmission faible
Compte tenu de la faiblesse de la transmission dans ces pays, il est
admissible de ne pas prendre de chimioprophylaxie, quelle que soit la
durée du séjour. Il est cependant indispensable
d’être en mesure, dans les mois qui suivent le
retour, de consulter en urgence en cas de fièvre.
Afrique : Algérie, Cap-Vert, Egypte, Maroc, Ile Maurice
Asie : Arménie, Azerbaïdjan, Corée du
Sud, Corée du Nord, Ouzbékistan,
Turkménistan.
Proche et Moyen Orient : Emirats arabes unis, Oman, Syrie, Turquie
Pour tous les autres pays, il est nécessaire de prendre une
chimioprophylaxie adaptée à la zone
visitée.
La liste de ces pays et la nature de la chimioprophylaxie
indiquée (pays par pays) figurent dans le tableau 1.
Pays du groupe 1 : zones sans
chloroquinorésistance
Chloroquine (Nivaquine ® 100) : un comprimé chaque
jour (il est possible aussi de prendre Nivaquine ® 300 : un
comprimé deux fois par semaine) pour une personne pesant au
moins 50 kilogrammes (pour une personne de moins de 50 kg, se
référer au chapitre sur l’enfant
voyageur).
Pays du groupe 2 : zones de
chloroquinorésistance
Chloroquine (Nivaquine ® 100) : un comprimé chaque
jour et proguanil (Paludrine ® 100) : deux comprimés
chaque jour, en une seule prise au cours d’un repas ou
l’association chloroquine-proguanil (Savarine ® ), un
comprimé par jour, pour une personne pesant au moins 50
kilogrammes (pour une personne de moins de 50 kg, se
référer au chapitre sur l’enfant
voyageur).
L’association atovaquone-proguanil (Malarone ® ) peut
être conseillée en alternative à
l’association chloroquine-proguanil : un comprimé
(atova-quone 250 mg + proguanil 100 mg) par jour, chez les personnes
pesant au moins 40 Kg . Le traitement peut être
commencé la veille ou le jour du départ. La
durée d’administration continue de
l’atovaquone-proguanil dans cette indication devra
être limitée à trois mois, faute de
disposer à ce jour d’un recul suffisant en
traitement prolongé.
Pays du groupe 3 : zones de
prévalence élevée de
chloroquinorésistance ou multirésistance
Méfloquine (Lariam ® 250), un comprimé
une fois par semaine, pour une personne pesant au moins 50 kilogrammes
(pour une personne de moins de 50 kg, se référer
au chapitre sur l’enfant voyageur). Pour les
séjours prolongés (durée
supérieure à 3 mois), la chimioprophylaxie doit
être maintenue aussi longtemps que possible et il est
recommandé aux voyageurs de prendre rapidement contact avec
un médecin sur place pour évaluer la pertinence
et le rapport bénéfice/risque de la
chimioprophylaxie.
L’association atovaquone-proguanil (Malarone ® ) peut
être conseillée en alternative à la
méfloquine. Un comprimé (atovaquone 250 mg +
proguanil 100 mg) par jour. Le traitement peut être
commencé la veille ou le jour du départ. La
durée d’administration continue de
l’atovaquone-proguanil dans cette indication devra
être limitée à 3 mois, faute de
disposer à ce jour d’un recul suffisant en
traitement prolongé.
La doxycycline (Doxypalu ® ) peut être
conseillée, dans les régions de
méfloquino-résistance (zones
forestières de la Thaïlande,
frontalières du Cambodge, du Myanmar (Birmanie) et du Laos),
ou en cas d'intolérance ou de contre-indication à
la méfloquine ; elle ne peut être prescrite
qu'au-delà de l'âge de 8 ans et en l'absence de
grossesse en cours (voir infra), à la dose de 100 mg/jour,
en débutant la veille du départ et en poursuivant
quatre semaines après la sortie de la zone à
risque ; la doxycycline peut entraîner une
photosensibilité cutanée. Il est aussi possible,
pour ces régions, de prescrire l’association
atovaquone-proguanil.
Quelques remarques
Certains antipaludiques sont contre-indiqués durant la
grossesse : la doxy-cycline (Doxypalu ® ) est
déconseillée pendant le premier trimestre de la
grossesse et contre-indiquée à partir du
deuxième trimestre (elle expose le foetus au risque de
coloration des dents de lait).
La distribution de la chimiorésistance dans les pays du nord
et de l'ouest de l'Amérique du Sud (Bolivie, Colombie,
Equateur, Pérou, Venezuela) est mal connue.
Par ailleurs, il est important de savoir que la répartition
des zones de résistance de Plasmodium falciparum telle
qu’indiquée dans le tableau 1 doit être
nuancée en fonction des niveaux de transmission. La
connaissance du pays de destination est insuffisante et il faut aussi
tenir compte de la région visitée, des conditions
de séjour, de la saison, des particularités
locales...
Par exemple, un séjour en Thaïlande ou au Vietnam
mais sans nuitée en zones forestières ne
nécessite, a priori, pas de prévention
anti-paludique.
Il en est de même pour toutes les villes d'Asie (sauf parfois
en Inde) ou d'Amérique.
De la même façon, le paludisme ne se transmet
habituellement pas au-dessus de 1 500 mètres
d’altitude en Afrique et de 2 500 mètres en
Amérique ou en Asie.
Ainsi, d’une manière
générale, pour un court séjour
touristique ou professionnel (inférieur à sept
jours : durée minimum d’incubation du paludisme
à P. f a lciparum) en zone de faible risque de transmission,
la chimioprophylaxie n’est pas indispensable à
condition de respecter scrupuleusement les règles de
protection anti-moustiques et d’être en mesure,
durant les mois qui suivent le retour, de consulter en urgence en cas
de fièvre, en signalant la notion de voyage en zone
d’endémie palustre.
Ces régions pour lesquelles il est licite de ne pas prendre
de chimio-prophylaxie pour un séjour inférieur
à 7 jours sont également indiquées
dans le tableau 1.
2.2.3.2 - La femme enceinte
Pays du groupe 1
Chloroquine (Nivaquine ® 100) : un comprimé chaque
jour (il est possible aussi de prendre Nivaquine ® 300 : un
comprimé deux fois par semaine).
Pays du groupe 2
Soit chloroquine (Nivaquine ® 100), un comprimé
chaque jour, et proguanil (Paludrine ® 100), deux
comprimés par jour, en une seule prise au cours du repas,
soit l’association chloroquine-proguanil (Savarine ®
), un comprimé par jour.
Pays du groupe 3
Il est déconseillé aux femmes enceintes de se
rendre en zone de forte transmission de paludisme et de
multi-résistance (pays du groupe 3).
Si un séjour en pays du groupe 3 est indispensable, une
prophylaxie par l’association atovaquone-proguanil (Malarone
® ) ou par la méfloquine (Lariam ® ) pourra
être envisagée chez la femme enceinte. Cependant,
le suivi de grossesses exposées à
l’association atovaquone-proguanil est insuffisant pour
exclure tout risque. Pour la méfloquine, en clinique,
l'analyse d'un nombre élevé de grossesses
exposées, n'a apparemment relevé aucun effet
malformatif ou foetotoxique particulier de ce médicament
administré en prophylaxie.
2.2.4 - Le traitement par le voyageur
d’une fièvre
suspectée de cause palustre
Un traitement antipaludique sans avis médical pendant le
séjour doit rester l’exception et ne
s’impose qu’en l’absence de
possibilité de prise en charge médicale dans les
12 heures. Il doit toujours être l’application de
la prescription d’un médecin consulté
avant l’exposition.
La possession d’un médicament de
réserve en zone d’endémie palustre peut
se justifier lors d’un séjour de plus
d’une semaine avec déplacements en zone
très isolée mais aussi dans des circonstances qui
incitent à ne plus poursuivre la chimioprophylaxie
antipaludique, telles que les voyages fréquents et
répétés ou une expatriation
très prolongée.
Le jury de la conférence de consensus : « Prise en
charge et prévention du paludisme d’importation
à Plasmodium falciparum » (14 avril 1999) a
considéré que les seules molécules
utilisables pour un traitement de réserve sont la quinine
orale, la méfloquine et l’association
pyriméthamine-sulfadoxine.
La prescription médicale initiale et
détaillée de ce traitement de réserve
tiendra compte du type de la chimioprophylaxie
éventuellement suivie, d'une possible
chimiorésistance dans la région du
séjour et des contre-indications aux divers antipaludiques.
Si le voyageur est amené à prendre de
lui-même un tel traitement, il doit être
informé de la nécessité de consulter,
de toutes façons, un médecin dès que
possible.
Dans le cas où une consultation médicale et une
recherche parasitologique sont possibles dans
l’immédiat, mieux vaut donc y recourir.
Un traitement par méfloquine ou
sulfadoxine-pyriméthamine peut entraîner des
effets secondaires respectivement neuropsychiques ou
cutanés, un traitement par quinine, des effets auditifs,
parfois cardiovasculaires.
L’halofantrine n’est pas indiquée dans
le cadre de l’autotraitement par le voyageur d’une
fièvre suspectée de cause palustre. La
prescription de l'halofantrine exige de toutes façons la
réalisation avant le départ d'un
électrocardiogramme avec mesure de l'espace QTc, et son
usage est contre-indiqué en association à de
nombreux médicaments, notamment hypokaliémiants
ou antiarythmiques.
On doit mettre en garde le voyageur sur l'utilisation
spontanée d'autres antipaludiques, non disponibles en
France, aisément accessibles dans certains pays
d'endémie, notamment ceux qui contiennent des
dérivés de l'artémisinine en
monothérapie. Seul un médecin est
habilité à prescrire et surveiller
l'efficacité de ces traitements.
Le fait de disposer d'un médicament de réserve ne
dispense pas le voyageur de suivre les conseils prodigués en
matière de chimioprophylaxie ou de protection contre les
moustiques.
Un traitement de réserve ne doit jamais être pris
au retour en France sans avis médical et sans un examen
sanguin préalable.
3 - DIARRHÉE DU
VOYAGEUR [haut de page]
La diarrhée est le problème de santé
qui affecte
le plus fréquemment les voyageurs, son taux
d’attaque
pouvant dépasser les 50 % dans certaines études.
Il
s’agit généralement d’un
épisode
diarrhéique aigu bénin, spontanément
résolutif en un à trois jours, mais qui peut
être
particulièrement inconfortable en voyage.
Secondaire à une contamination d’origine plus
souvent alimentaire qu’hydrique, la diarrhée du
voyageur ou turista est due en majorité à des
infections ou toxi-infections bactériennes (E. coli
enterotoxinogène venant en tête des germes
causals).
C’est en séjournant dans les pays à
faible niveau d’hygiène que les voyageurs en
provenance des pays industrialisés sont le plus
exposés au risque de diarrhée.
L’incidence est influencée par la saison, la
pathologie préexistante du voyageur et son comportement
alimentaire. La prudence recommande d’éviter
l’ingestion d’aliments et de boissons à
risque (crudités ou aliments cuits consommés
froids, même conservés au
réfrigérateur, eau locale non
embouteillée et glaçons). Il n’y a pas
encore de vaccination disponible. La chimioprophylaxie est
déconseillée, à l’exception
de situations particulières.
Le traitement curatif est souvent un auto-traitement pour lequel il est
pratique de disposer de médicaments dont on se sera muni
avant le départ.
Les formes légères peuvent être
atténuées et écourtées par
la prise de lopéramide.
Une antibiothérapie n’est indiquée que
dans les formes moyennes ou sévères,
fébriles, ou, éventuellement, quand la
diarrhée est particulièrement gênante,
au cours d’un déplacement par exemple. La
préférence doit alors être
donnée à une fluoroquinolone
(contre-indiqué chez l’enfant), en traitement bref
de un à trois jours, en deux prises quotidiennes ou en une
prise unique initiale à double dose.
Pour éviter ou corriger la déshydratation,
particulièrement à craindre pour les jeunes
enfants et les personnes âgées, il est important
de boire abondamment et, si la diarrhée est profuse,
d'utiliser des sels de réhydratation orale (sachets ou
comprimés à diluer). Le lopéramide est
contre-indiqué et une consultation médicale est
recommandée : chez l'enfant de moins de 2 ans dans tous les
cas, et aux autres âges dans les formes moyennes ou
sévères, fébriles ou avec selles
glairo-sanglantes, ou prolongées au-delà de 48
heures.
En cas de diarrhées dans un groupe de voyageurs, il est
indispensable, pour empêcher l’extension
d’une
« épidémie de
gastro-entérites », de
renforcer les mesures d’hygiène (la suppression
des
poignées de mains et surtout le lavage des mains avant les
repas
mais aussi éventuellement lavage des boutons ou
poignées
de portes et des surfaces potentiellement contaminées).
En effet, si les premiers cas sont dus à une intoxication
d’origine alimentaire, les suivants sont, en revanche,
souvent des cas secondaires attribuables à une
dissémination manu portée des germes.
4 - MESURES
D’HYGIÈNE ET PRÉCAUTIONS
GÉNÉRALES [haut
de page]
(en milieu tropical mais pas uniquement)
4.1 - HYGIÈNE ALIMENTAIRE
(prévention de la diarrhée des voyageurs, de
l’hépatite A, de l’amibiase...)
Se laver souvent les mains, avant les repas et toute manipulation
d'aliments, et après passage aux toilettes.
Ne consommer que de l'eau en bouteille capsulée (bouteille
ouverte devant soi) ou rendue potable (filtre portatif et
ébullition cinq minutes à gros bouillons,
à défaut, un produit désinfectant
à base de DCCNa, dichloro-iso-cyanurate de sodium). Les
glaçons et glaces doivent être
évités. Le lait doit être
pasteurisé ou bouilli.
Peler les fruits. Eviter les crudités, les coquillages, les
plats réchauffés. Bien cuire les viandes et les
poissons d'eau douce. Se renseigner localement sur les risques de
toxicité des poissons de mer (cigüatera).
4.2 - HYGIÈNE CORPORELLE ET
GÉNÉRALE
(prévention des myiases, larbish, anguillulose,
ankylostomoses, bilharzioses, infections cutanées...)
Eviter de laisser sécher le linge à
l’extérieur ou sur le sol (risque de myiase).
Ne pas marcher pieds nus sur les plages. Ne pas s’allonger
à même le sable (risque de larbish).
Porter des chaussures fermées sur les sols boueux ou humides.
Ne pas marcher ou se baigner dans les eaux douces.
Ne pas caresser les animaux, ne pas jouer avec eux, consulter
rapidement en cas de morsure ou de griffure.
Ne pas rapporter d’animaux domestiques ou sauvages, sauf
s’ils répondent aux conditions
réglementaires d’importation (espèces
dont le commerce est autorisé, statut sanitaire et vaccinal
faisant l’objet d’un certificat officiel).
Les animaux peuvent transmettre à l’homme des
maladies graves, dont certaines sont mortelles. Ils peuvent ne pas
exprimer eux-mêmes la maladie ou être malades
après une incubation longue, c’est le cas par
exemple de la rage d’importation : une chauve-souris
d’Egypte en 1999, un chiot du Maroc en 2001.
4.3 - EXCURSIONS EN ALTITUDE
(supérieure à 3000 mètres)
Les excursions en altitude doivent faire l’objet
d’un avis médical spécialisé
avant le départ.
5 - PRÉVENTION DES
DIFFÉRENTS RISQUES [haut
de page]
5.1 - RISQUES LIÉS AUX
ARTHROPODES
(moustiques, mouches, fourmis, tiques)
Utiliser des répulsifs ambiants ou de contact, des
vêtements imprégnés et couvrants et, la
nuit, des moustiquaires imprégnées
d’insecticide. Un certain nombre d’arboviroses et
notamment la dengue sont transmises par des moustiques (Aedes pour la
dengue, Culex pour l’encéphalite japonaise par
exemple) qui peuvent piquer durant la journée ou
tôt le soir.
La dengue, affection fébrile et algique, sévit
sur un mode endémo-épidémique dans les
Caraïbes et sur le continent latino-américain, en
Océanie, dans les îles du Pacifique Sud et de
l’Océan Indien, en Asie du Sud et du Sud-est, et,
à un moindre degré, dans les pays de
l’Afrique intertropicale.
Il est important que les mesures de protection contre les
piqûres de moustiques soient prises durant les heures
d’activité de ces moustiques vecteurs.
5.2 - RISQUES LIÉS AUX
SCORPIONS ET AUX SERPENTS
Secouer ses habits, ses draps, ses chaussures avant usage.
En zone de végétation : porter des chaussures
fermées, un pantalon long et frapper le sol en marchant.
5.3 - RISQUES LIÉS AUX
BAIGNADES
Se renseigner localement sur les risques des bains de mer ou des bains
d’eau douce.
6 - INFECTIONS SEXUELLEMENT
TRANSMISSIBLES [haut
de page]
(hépatite B, VIH, gonococcie, syphilis, chlamydiose...)
Les IST sont des maladies cosmopolites mais leur taux de
prévalence est particulièrement
éevé dans les pays dont le niveau sanitaire est
peu développé.
Certaines IST engagent le pronostic vital (VIH, Hépatite B)
et ne bénéficient pas de traitement curatif,
d’autres sont curables mais hautement contagieuses (syphilis,
gonococcie), ou encore présentent des risques de
complications (herpès, chlamydiose).
L'usage du préservatif masculin ou féminin est la
première prévention indispensable contre les IST.
Dans le cas de la prévention de
l’hépatite B, la vaccination constitue la
protection la plus efficace.
Il faut conseiller aux voyageurs ayant eu des conduites sexuelles
à risque de consulter à leur retour dans leur
intérêt et celui de leurs futurs partenaires.
7 - TRAUMATOLOGIE, SOINS
MEDICAUX [haut de page]
Il est indispensable de prendre un contrat d’assistance ainsi
qu’une assurance avant le départ. Les accidents
(de la circulation ou non) représentent 30 % des causes de
rapatriement sanitaire. La prudence s’impose donc du fait
notamment de l’état des routes et des
véhicules ainsi que du non-respect fréquent des
règles de circulation. Le port du casque est indispensable
si l’on circule à deux-roues.
Les transfusions sanguines représentent un risque majeur
dans la plupart des pays aux structures sanitaires insuffisantes
(hépatite B, hépatite C, VIH).
L’absence de banques de sang, de contrôles et de
disponibilité sur place de tests rapides de
dépistage accroissent ces risques. Les soins
médicaux avec injection IV, IM, SC, incision, endoscopie
présentent dans les mêmes conditions, les
mêmes risques. Refuser toute procédure sans
matériel neuf à usage unique (aiguilles,
seringues) ou sans stérilisation appropriée,
ainsi que les tatouages, piercing (dont le perçage des
oreilles) et acupuncture.
Se munir si besoin avant le départ de petit
matériel.
8 - ENFANT VOYAGEUR [haut de page]
La consultation d’un enfant avant un voyage en zone tropicale
comporte une série de recommandations, nombreuses
s’il s’agit d’un nourrisson.
8.1 - VACCINATIONS (voir
paragraphe sur les vaccinations)
La mise à jour du calendrier vaccinal (DTCoq Polio, Hib,
Hépatite B, ROR, BCG) est capitale, en expliquant
à la famille la gravité d'une rougeole, la
possibilité d'un contage tuberculeux,
l'intérêt de la vaccination contre
l'hépatite B.
Pour les vaccinations plus particulières aux
régions
tropicales, le vaccin amaril peut être administré
dès l’âge de 6 mois, mais n'est en
général obligatoire qu'à partir de
l’âge d’1 an.
Les vaccinations contre la typhoïde et contre
l’hépatite A sont conseillées pour les
enfants retournant dans leur famille, y compris en Afrique du Nord.
Concernant l'hépatite A, les enfants, surtout les plus
jeunes, sont des vecteurs majeurs de la maladie, souvent non
diagnostiquée à cet âge car les formes
asymptomatiques sont courantes, alors que le sujet atteint est
contagieux. La vaccination contre l'hépatite A limite de
façon importante une éventuelle diffusion
ultérieure de cette maladie dans l'entourage.
La vaccination anti-méningococcique peut être
indiquée à partir de l’âge de
2 ans (vaccin polysaccharidique, changement d’AMM en 2003)
dans les zones et durant les saisons à risque (saison
sèche). Cette vaccination peut être
pratiquée dès l’âge de 6 mois
en situation épidémique (méningocoque
A).
En cas de départ précipité, des
associations ou des combinaisons sont possibles.
Les vaccins actuellement disponibles peuvent être
injectés le même jour, mais en des sites
séparés, s'ils ne sont pas combinés
par le fabricant.
8.2 - PRÉVENTION DU
PALUDISME
(voir paragraphe sur le paludisme)
La lutte contre les moustiques est primordiale. L'innocuité
des répulsifs n'est pas établie avant
l'âge de 2 ans. Il est recommandé
d'éviter les risques de piqûre de moustique
après le coucher du soleil, notamment en plaçant
les lits et berceaux, la nuit, sous des moustiquaires
imprégnées d’insecticide.
La chimioprophylaxie obéit aux mêmes
règles que pour l'adulte, avec la
nécessité d'adapter les doses au poids de
l'enfant (chloroquine : 1,5 mg/kg/jour ; proguanil : 3 mg/kg/jour ;
méfloquine : 5 mg/kg/semaine, doxycycline : 50 mg/jour pour
les poids inférieurs à 40 kg). La
méfloquine n'existe que sous forme comprimé
quadrisécable dosé à 250 mg
adaptée à la prophylaxie chez les sujets de plus
de 15 kg (environ 3 ans). La Savarine ® n'a pas de
présentation adaptée à
l’enfant. Le dosage de la Malarone ® actuellement
disponible est adapté à l’adulte et
à l’enfant de 40 kg et plus. Une forme
comprimé pédiatrique (atovaquone : 62,5 mg,
proguanil : 25 mg) permettant l'administration de ce
médicament chez l'enfant de 11 à 40 kg devrait
être disponible avant la fin de l'année 2003. Il
faut garder les médicaments antipaludiques hors de
portée des enfants. Il est impératif de consulter
immédiatement un médecin en cas de
fièvre.
8.3 - PRÉVENTION DES
DIARRHÉES
Elle est essentielle et repose sur les seules mesures
d'hygiène : utilisation d'eau minérale ou d'eau
filtrée bouillie pour les biberons, hygiène
stricte des biberons, lavage soigneux des mains des personnes
s'occupant du bébé. L'allaitement au sein doit
être favorisé. Il faut expliquer aux parents la
conduite à tenir en cas de diarrhée :
l'utilisation des sachets de réhydratation orale de type OMS
ou dérivés, les signes de gravité, le
régime antidiarrhéique en fonction de
l'âge. Le lopéramide est contre-indiqué
chez l'enfant de moins de 2 ans.
8.4 - PRÉCAUTIONS
GÉNÉRALES
Il faut protéger l'enfant du soleil (chapeau,
vêtements, crèmes écrans si
nécessaire), éviter le coup de chaleur
à l'occasion de déplacements trop longs en pays
très chauds, en particulier en voiture, en
prévoyant de faire boire l'enfant avec des biberons d'eau,
ou mieux, des solutés de réhydratation.
L'habillement doit être léger, lavable
aisément, perméable (coton et tissus non
synthétiques). Il faut éviter que les enfants
marchent pieds nus, en particulier au contact du sable ou de terre
humide qui peuvent être souillées par des
déjections d'animaux (parasites), qu'ils se baignent dans
des mares ou des rivières (bilharzioses) ou jouent avec des
animaux (rage).
Il est indispensable de maintenir une hygiène rigoureuse de
l'enfant qui comprend une douche (avec savonnage) quotidienne,
terminée par un séchage soigneux des plis.
Il faut rappeler aux parents que le danger principal des voyages est
constitué par les accidents, en particulier les accidents de
la circulation, et attirer leur attention sur les
précautions nécessaires.
Un voyage avec de très jeunes nourrissons dans les pays
tropicaux dans des conditions précaires est à
déconseiller s'il peut être
différé.
9 - PERSONNES
ÂGÉES [haut
de page]
L'âge n'est pas en soi une pathologie, et un voyageur
âgé en bonne santé n'est
guère différent d'un autre.
Il est cependant souhaitable de vérifier que l'organisation
du voyage est compatible avec les capacités du sujet, quitte
à suggérer des modifications, voire un changement
de destination ou de saison.
Une consultation avant le départ permet de faire le point de
l'état de santé du patient, d'envisager les
vaccinations nécessaires, en particulier antigrippale, ainsi
que d'insister sur quelques spécificités du sujet
âgé :
- la moindre capacité de récupération
et d'adaptation, qui devrait faire privilégier les
programmes ménageant un minimum de confort et
d'hygiène et des périodes
régulières de repos,
- la moindre sensibilité à la soif, qui doit
faire souligner la nécessité du maintien d'une
bonne hydratation (à contrôler par la couleur des
urines).
Cela est d'autant plus important que les causes de
déshydratation sont nombreuses en voyage : transports
aériens, variations de température, restriction
hydrique volontaire de crainte de fuites urinaires, turista,
traitements hypotenseurs par des diurétiques…
- le risque de dénutrition plus rapide que chez des sujets
plus jeunes doit faire attirer l'attention sur la
nécessité du maintien du bon équilibre
alimentaire et d'un apport calorique suffisant.
10 - PATHOLOGIES CHRONIQUES [haut de page]
Un compte-rendu médical, mentionnant les traitements en
cours sous leur dénomination commune internationale, sera
conservé sur lui par le patient.
Il sera idéalement rédigé en anglais
ou dans la langue du pays de destination.
Egalement (et si possible) les coordonnées d’un
médecin correspondant spécialiste seront fournies
au patient. Emporter le formulaire adéquat
d’accords internationaux fourni par la Caisse primaire
d’assurance maladie (E111 pour pays de la C.E.E.). Un contrat
d’assistance international sera bien évidemment
souscrit.
Pour ces personnes, plus que pour toute autre une consultation
médicale avant le voyage est nécessaire et
permettra de juger :
- de la faisabilité du voyage ;
- de l’adaptation éventuelle des conditions du
voyage ;
- des vaccinations à pratiquer ;
- des médicaments à emporter.
10.1 - LES PATIENTS
INFECTÉS PAR LE VIH
Sous réserve de contraintes thérapeutiques ou de
surveillance purement médicale, aucune restriction ne
saurait être apportée aux voyages des personnes
infectées par le VIH. Il convient néanmoins de
préciser certaines spécificités :
10.1.1 - Vaccinations
Fièvre jaune
Dès qu'existe un état
d'immunodépression, quelle qu'en soit l’origine,
le vaccin (vivant atténué) est
contre-indiqué. Compte tenu de la longue protection
conférée par le vaccin antiamaril (10 ans), il
serait judicieux de vacciner précocement les patients
infectés par le VIH, qui envisageraient de se rendre plus
tard dans un pays d'endémicité. Il conviendrait
d'inciter un patient immunodéprimé non
vacciné à choisir une destination de voyage
située hors de la zone d'endémicité
amarile.
Autres vaccins
Les autres vaccins sont recommandés comme à
l’ensemble des voyageurs mais leur
bénéfice réel doit être
confronté au risque de stimulation transitoire de
réplication rétrovirale.
10.1.2 - Paludisme
Le paludisme est une maladie aussi grave chez ces patients
infectés par le VIH que pour la population
générale. Les médicaments
antipaludiques n’ont aucune interférence
particulière avec l’infection virale.
L’atovaquone entraîne une diminution de la
concentration plasmatique de l’indinavir.
10.1.3 - Précautions
d’hygiène
Les précautions d’hygiène doivent
être particulièrement observées de
façon à éviter de contracter les
maladies suivantes, plus fréquentes ou plus graves chez le
sujet porteur du VIH : anguillulose, leishmanioses, salmonelloses,
tuberculose, infections dues à des coccidies, histoplasmoses.
Quelques médicaments, non spécifiques mais
souvent pris par les patients infectés, sont
photosensibilisants : fluoroquinolones, cyclines, rifabutine,
sulfadiazine, cotrimoxazole. Une protection solaire
(vêtements et crèmes) est fortement
recommandée.
10.2 - LES MALADES AVEC
DIABÈTE, GREFFE D’ORGANE, GLAUCOME,
ÉPILEPSIE, MALADIE PSYCHIATRIQUE, ASTHME, INSUFFISANCE
RESPIRATOIRE...
Ces malades doivent recueillir un avis médical
autorisé avant le départ en voyage et emporter
les médicaments correspondants à leur
état. Les décalages horaires doivent
être considérés pour la prise de
certains médicaments (pilule anticonceptionnelle,
insuline..) ainsi que pour la fatigue et les troubles du sommeil.
Avant le voyage aérien, prendre un avis médical
en cas de port de pacemaker cardiaque, de prothèse auditive,
d’affection ORL, de maladie veineuse (port de bas
conseillé pour les vols de longue durée), de
drépanocytose.
11 - TROUSSE DE PHARMACIE [haut de page]
Il n’existe pas de trousse de pharmacie type. La composition
de celle-ci est à adapter en fonction du voyage. On peut
conseiller au minimum.
PROTECTION CONTRE LE PALUDISME
Répulsif contre les moustiques, antipaludique à
usage préventif.
MÉDICAMENTS SYSTÉMIQUES
Antalgiques et antipyrétiques (le paracétamol est
préférable), antidiarrhéique moteur ou
sécrétoire, antiémétique si
nécessaire (pour le mal des transports), sédatifs.
AUTRES PRODUITS
Collyre (conditionnement monodose), thermomètre incassable,
épingles de sûreté, pince à
épiler, crème solaire, crème pour les
brûlures, pansements stériles et sutures
adhésives, antiseptique, produit pour
désinfection de l’eau de boisson, sachets de soupe
déshydratée, bande de contention, set de
matériel à usage unique (aiguille, seringue),
préservatifs.
La trousse de pharmacie pour l’enfant doit comporter un
minimum de médicaments (présentés sous
leur forme pédiatrique) avec leur mode
d’utilisation : antipyrétiques, antipaludiques,
antiémétiques, collyre, antiseptique
cutané, un thermomètre incassable, des
pansements, une crème solaire, des sachets de
réhydratation type OMS, des comprimés pour
stériliser les biberons. Eviter les suppositoires.
Les médicaments doivent être emportés
dans leur emballage et non pas en vrac (gain de place dans les bagages,
mais une source possible d’erreurs).
Ministère de la santé, de la famille et des
personnes handicapées :
http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/voyageurs/index.htm
Ministère des affaires étrangères ;
site « conseil aux voyageurs » :
http://www.france.diplomatie.fr/
Institut Pasteur : http:// www.pasteur.fr/
OMS : http://www.who.int/ith
CDC : http://www.cdc.gov/travel
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Ministère de la santé de la famille et des
personnes handicapées
Institut de veille sanitaire
N° 26-27/2003 - 10 juin 2003
Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2003 p. 117